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Archives de la CGER (Caisse Générale d'Epargne et de Retraite)

 

Conservées par BNP Paribas Fortis.

 

Traitement : par l'AVAE, entre 1998 et 2005.

 

Masse :  403 mètres linéaires, 6.930 articles.

 

Inventaire : non publié (BRION, R et MOREAU J.-L., Inventaire des archives de la CGER ou Caisse Générale d'Epargne et de Retraite, 799 p.).

 

Dates : les archives couvrent la période 1850-2000.

 

Historique de la Caisse

 

La Caisse Générale d’Épargne et de Retraite (CGER), l’une des plus anciennes institutions financières du Royaume de Belgique, a été fondée le 16 mars 1865 sur l’initiative du ministre libéral Walthère Frère-Orban. Elle avait alors pour fonctions principales la collecte, le développement et la gestion de l’épargne populaire. Placée sous la garantie de l’État, elle comprenait deux organes distincts : une caisse d’épargne, créée pour la circonstance, et une caisse de retraite, fondée en 1850.
Les quarante premières années sont celles des initiatives originales. Un réseau de succursales est mis en place très rapidement. Dès 1867, la Caisse s’intéresse à l’épargne des écoliers et collabore pour ce faire avec le Ministère de l’Instruction publique. En 1870, l’administration des postes met ses 425 bureaux à disposition de la CGER, qui dispose ainsi d’un réseau à travers tout le pays. Le nombre de livrets se multiplie. On en compte 730.000 en 1890. Il y en aura plus de 3,1 millions en 1913, soit 40 livrets pour 100 habitants. Le montant moyen qui y est déposé est de quelque 400 francs or. Le montant total des dépôts dépasse donc 1,2 milliards. Le nombre d’affiliés de la Caisse de Retraite passe quant à lui de moins de 8.000 en 1888 à 300.000 environ en 1900 puis à 1,6 millions en 1913.
La CGER a progressivement diversifié ses activités. En 1884, elle a été autorisée à accorder des prêts à intérêt réduit aux agriculteurs qui affrontaient la concurrence des céréaliers américains. Ce fut le début de ses activités dans le secteur du crédit agricole. En 1889, elle a été de même habilitée à octroyer des prêts aux ouvriers qui désiraient acheter leur maison. Elle a créé la même année une caisse d’assurances pour couvrir les candidats propriétaires par une assurance "solde restant dû". En 1903, une quatrième caisse est ouverte en son sein : celle des rentes-accidents du travail.
Pendant l’entre-deux-guerres, la CGER, institution parastatale, continua à contribuer de façon significative au développement socio-économique du pays. En 1930, l’inflation et l’élévation du niveau de vie aidant, le montant des dépôts atteignit 7,6 milliards (répartis sur 5 millions de carnets). La crise puis les tensions internationales allaient ensuite porter des coups très durs à l’épargne : en 1939, plus de 1 milliard de francs furent retirés par les détenteurs de livrets. La Caisse joua un rôle important aussi bien dans la construction de maisons sociales (250.000 prêts accordés avant 1939) que dans le crédit agricole (31.000 prêts en cours à cette date).
Après la Seconde Guerre mondiale, l’épargne reprit une marche ascendante. Les dépôts à la CGER passèrent de 21,8 milliards en 1945 à 102,4 milliards en 1965, soit un taux de croissance annuel de 8,6%. En 1964, la valeur comptable de ses placements atteignait 157 milliards. La CGER développa de nouvelles activités de placement, entre autres dans le crédit à l’exportation et dans le crédit à l’industrie. De 1945 à 1964, 214 milliards de crédit sont accordés par la Caisse. Cela représente entre autres 480.000 crédits au logement, plus de 93.000 prêts agricoles, 29 milliards de crédit à l’industrie, 37 milliards de crédit à l’État.
Dans la seconde moitié du 20e siècle, les activités de la CGER évoluèrent : sa position quasi-monopolistique comme caisse d’épargne s’éroda face à une concurrence de plus en plus vive des institutions privées. Elle réagit en développant son propre réseau d’agences à partir de 1959 et en diversifiant ses activités bancaires : elle ouvrit des comptes à vue dès les années 1960, octroya des prêts personnels et à tempérament à partir de 1967, offrit des bons de caisse dès 1968… Cette évolution fut consacrée par une loi de 1975 autorisant la CGER (et d’autres organismes paraétatiques) à élargir ses activités à toutes les opérations bancaires. Cinq ans plus tard, le statut de la CGER fut modifié, ce qui lui permit notamment une expansion à l’étranger. L’institution se scinda en une entité « banque » et une entité « assurances », qui conservèrent la même personnalité tout en tenant des comptabilités séparées. Privatisée à l’aube des années 1990, les deux entités de la CGER (CGER-Banque et CGER-Assurances) furent transformées en sociétés anonymes et achetées en plusieurs étapes par Fortis, groupe de bancassurance belgo-hollandais. En 1997, CGER-Assurances devint filiale de CGER-Banque. La même année, celle-ci absorba la Société Nationale du Crédit à l’Industrie, un autre parastatal privatisé.
En juin 1999, le groupe Fortis procéda à une intégration de ses différentes filiales bancaires. La CGER-Banque s.a. et la Générale de Banque s.a. (première banque de Belgique) fusionnèrent avec différentes sociétés actives essentiellement sur le marché des Pays-Bas : la banque d’affaires Mees Pierson, la banque d’épargne VSB Bank et la Generale Bank Nederland. Fortis-Banque s.a. naquit de ce rapprochement, qui marqua la disparition définitive de la CGER.

 

Intérêt

 

Les archives de l'ancienne CGER permettent une approche éclairante de quantités de sujets, comme l’épargne bien sûr, mais aussi les finances nationales, le paupérisme, le statut de la femme, l’évolution de la propriété immobilière, le financement de l’industrie et de l’agriculture en Belgique…

Contenu

 

Outre les archives des organes de gestion (conseil général et conseil d’administration), qui sont bien entendu incontournables pour retracer l’histoire de la Caisse, le chercheur découvrira celles de ses différents organes et services opérationnels (la caisse de retraite, la caisse d’épargne, la caisse d’assurances et les services des habitations sociales, des comptoirs agricoles, des agences, des crédits hypothécaires, des comptoirs d'escompte...) et les archives des services généraux (personnel, études juridiques, études économiques, marketing, communication...). Les archives de certains organismes gérés ou absorbés par la CGER (CNPG ou Caisse Nationale des Pensions de la Guerre, Caisse Nationale Auxiliaire des Congés Payés, Caisse d’Épargne du Congo belge et du Ruanda-Urundi, Banque Française de l’Agriculture, etc.) sont jointes au fonds. Enfin celui-ci comprend un certain nombre d'affiches, de photos ou bandes vidéos.

 

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